Maroc 2014

Repos forcé au « Paradis Nomade »

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Marion dans la piscine du Paradis NomadePhoto : Daniel

Depuis deux jours nous parcourons des pistes sublimes d’un point de vue géologique. Nous traversons des gorges profondes aux parois vertigineuses accessibles uniquement en 4X4.

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TazegzaoutPhoto : Daniel

Les plissements obliques voire verticaux ont des couleurs évocatrices des bonbons Kréma de notre enfance : chocolat, réglisse et vanille.

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TazegzaoutPhoto : Daniel

Pour déguster plus longtemps ces merveilles géologiques, nous décidons de faire la piste en sens inverse vers Tazegzaout. (VOIR LA CARTE dans  la colonne gauche pour localiser l’endroit)

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Bivouac sur la piste de Tazegzaout (Gandini 4b)Photo : Marion

Nous bivouaquons en bordure d’une piste isolée, et buvons un thé, porte ouverte pour profiter des dernières lumières, quand, à notre surprise, un vieux Berbère en burnous crème et chèche jaune monte, cahin-caha, dans la cellule et crie « ARTACIM ! ARTACIM ! … ». Comme il arrive que des bergers nous demandent de l’eau, nous lui proposons du thé dans un gobelet et le dirigeons vers la sortie qui est acrobatique, vue l’état du vieux et du gobelet de thé brûlant. Daniel l’aide à atteindre le sol, sans rien renverser ni se casser la margoulette. Au sol, le vieux goute son thé et le jette. Nous lui donnons de l’eau. Même réaction, un poil agressive. Il crie toujours ARTACIM ! ARTACIM ! et tente de s’emparer des chaussures de Daniel. Fort heureusement un Berbère à vélomoteur s’arrête, l’invective et nous fait comprendre qu’il n’a pas tous ses esprits. Le vieux part avec notre gobelet, mais sans les chaussures de Daniel !

Le lendemain au réveil, Daniel ressent dans son œil gauche des symptômes évoquant une déchirure de rétine qu’il a eu trois ans plus tôt dans l’œil droit. Le vieux lui aurait-il jeter un sort ? Il va falloir chercher le sens de ce mot ARTACIM ! ARTACIM !

Direction Agadir à 220 km. Nous contactons l’IMA (Inter Mutuelle Assistance) qui nous trouve une polyclinique où se pratique la chirurgie oculaire au laser.

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Marion

A la Polyclinique Illich, 6 ophtalmologistes se partagent le service. Nous obtenons un rendez-vous le lendemain. Rien de visible au fond d’œil, malgré la présence de sang effective. Deux jours plus tard, le contrôle révèle deux tout-petits trous qui justifient une réparation au laser. Les services d’ophtalmologie des grandes villes marocaines ont des équipements aussi modernes qu’en France. Mais ici, nous sommes en Afrique, l’atmosphère est différente. Dans le cabinet en ville, plus de 70 personnes attentent, sur les sièges, debout contre les murs, tout autour de la banque. Ici tout le monde est convié à la même heure ; un écriteau stipule qu’il est interdit d’annuler un rendez-vous ! Bien sûr, tous n’ont pas rendez-vous, mais accompagnent un parent, un enfant. La salle ne désemplit pas, les patients arrivent régulièrement. Dans le cabinet, il y a trois plaques de médecins : sont-ils présents en même temps ? Nous en voyons deux. Les secrétaires sont débordées, constamment dérangées, le téléphone sonne, elles ne décrochent plus. A la polyclinique, des gens rentrent souvent dans la salle d’examen alors que le médecin est en train de pratiquer des actes. Ces conditions de travail sont très éprouvantes.

En face de la Polyclinique Illich, une mosquée est en construction et Marion en profite pour faire quelques photos pendant que Daniel récupère dans le véhicule.

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Future mosquée du lotissement Illich, AgadirPhoto : Marion

Les artisans sont ravis et demandent à être pris en photo. Nous enverrons ces portraits par internet.
Nous séjournerons cinq jours au « Paradis Nomade », maison d’hôtes située à 15 kilomètres, dans l’arrière-pays d’Agadir. Le jardin superbement entretenu est parsemé de 5 tentes berbères, et de quelques bungalows. Cinq emplacements sont réservés aux véhicules 4X4 aménagés. Rencontres enrichissantes avec d’autres voyageurs  : Arno, Francine, Isabelle et kurt que nous reverrons des années plus tard en Namibie pour partager des pistes scabreuses… Marion profitera de la piscine, quoique très fraîche à cette époque.

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Paradis NomadePhoto : Marion

A toute chose malheur est bon, nous en profitons pour faire une cure de poisson : rougets, lotte, daurade et de gâteaux marocains. Nous éviterons les pistes pendant quelques jours, jusqu’à complète cicatrisation.
Inch’Allah…

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Douceurs de la pâtisserie Tafarnout d’Agadir pour se consoler

Photo : Marion

  1. BB

    OUPS, Daniel! Comment est ta vision de l’oeil lasérisé ?Pourvu que ce soit le gauche,,,pour que tu puisses continuer à nous faire rêver avec tes images! Plaisanterie mise à part : Tout est rentré dans l’ordre, j’espère! Bonne route à tous les 2 !

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  2. nelly

    Continuez à nous faire rêver avec tous ces clichés si magiquement colorés ! Que d’aventures ! Et le repos forcé, même si çà ne vous ressemble pas, a l’air d’avoir du bon ! Que de succulentes pâtisseries ! et gardez bon pied, bon oeil !

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  3. beatrice

    Attention les yeux Daniel! En tout cas je retiens le paradis nomade comme une bonne adresse . Le ciel bleu ,la piscine, quand nous sommes sous une pluie perpétuelle… Marion , sur une des photos, tu as un coté Lara Croft . J’ai cru d’abord te voir un pistolet en main; en agrandissant il s’agit….banalement d’un appareil photos.
    Bonne route et prenez soin de vous

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