Après la récente chute de neige, la Ruta 40 est de nouveau ouverte à la circulation vers le col Abra del Acay et nous ne traînons pas à Cachi pour partir à l’assaut de ce col avant que la neige ait complètement fondue. Nous traversons des vallées aux couleurs étonnantes, orange des parois rocheuses, jaune d’or des touffes d’herbes, noir des brûlis, bleu des rivières et du ciel… C’est bientôt le printemps, les labours commencent.
Nous faisons halte à La Poma, village isolé à 3015 m pour nous adapter à l’altitude. Il a été reconstruit à la suite d’un séisme ravageur en 1939. Il est émouvant de visiter l’ancien village, beaucoup de maison en adobe sont en ruines, certaines ont été restaurées.
Un feu brûle aux portes du village et nous offre de fascinantes images où des personnages maléfiques dansent dans les flammes.
Au coucher du soleil, les montagnes se parent de lumières intenses. Un homme continue la fabrication de briques d’adobe à l’orée du village. C’est une commande de la mairie pour un bâtiment communal.
Bien que le village soit calme, notre nuit sera entrecoupée du chant strident des Loros (perroquets) qui nichent, pour la nuit, juste à côté dans un arbre et braillent entre chaque cycle de sommeil.
Avant de quitter La Poma, nous devons nous enregistrer au commissariat avec notre numéro de passeport et le numéro d’immatriculation de la voiture car la piste est très accidentée et peu fréquentée. Quand nous aurons franchi le col et serons arrivés à San Antonio de Los Cobres, nous devrons avertir le commissariat de notre arrivée. Sans notre appel, les Carabineros partiront à notre recherche. Sur le registre de police les derniers inscrits remontent à un mois ! Ils nous préviennent, qu’à partir de 3500 m, il n’y plus âme qui vive.
La route est très bonne jusqu’au dernier hameau. Les ruisseaux sont gelés. Premiers lamas en liberté. Leur toison est magnifique, mélange de blanc, d’ocre, de marron et de noir en parfaite harmonie avec le paysage.
A 3900 m d’altitude, nous avons la surprise de croiser une habitation complètement isolée. Une femme, vêtue de rouge, porte un bébé en grenouillère d’un blanc immaculé dans ses bras, un petit garçon se tient près d’elle. Deux chiens montent la garde gentiment, quelques chèvres broutent, on se demande quoi. De la viande sèche sous le toit. Deux oies se promènent dans un enclos. Cette femme vit ici avec sa mère. Elle n’a pas de mari. Elle est née là et pour vivre tricote des habits en laine de lama. Ses enfants n’iront pas à l’école comme elle. Un panneau solaire lui fournit l’électricité. Elle nous présente ses tricots, ses tarifs sont élevés. Nous lui laissons un sac de noix pour ses enfants. L’Argentine a une politique nataliste, et donne mensuellement 900 pesos (55 €) par enfant, du coup, beaucoup de jeunes filles se font faire des enfants pour toucher ces allocations.
A partir de 4000 m la piste devient étroite, caillouteuse, et par endroit, des plaques de glace se forment à la rencontre de ruisseaux.
Notre monture monte doucement mais régulièrement, crache une fumée blanche et grise. Elle se comporte bien, nous aussi. Les feuilles de coca sont très efficaces, il faut les changer toutes les deux heures. Nous déjeunons au col à 4995 m. Nous allumons la plaque de cuisson au gasoil et la chaudière pour nous assurer de leur bon fonctionnement en altitude. Tout est impeccable. Notre coeur, aussi ! Notre rythme cardiaque est de 80. Nous redescendons dans un paysage de Puna moins attrayant. Le vent souffle.
Nous arrivons à San Antonio de Los Cobres dans l’après-midi.
Ce village minier est bien poussiéreux comme le décrit le Lonely Planet. Ici aucune verdure, une impression de tristesse nous envahit. Alignement de maisons en pisé, sans décoration, sans coquetterie. Pas de place centrale arborée que nous avions l’habitude de voir dans les autres villes ou villages. Notre recherche habituelle de Wifi nous conduit à la Mairie où la connexion est bien médiocre. Nous dormirons à l’abri du vent contre le mur de la Mairie à 3775 m d’altitude.
Yvette de la bib
Bonjour Marion bonjour Daniel , je viens de regarder vos photos et vos reportages et je suis bien déçue car j’ai bien peur de vous revoir de moins en moins , quoi qu’il en soit , tout ce que je viens de voir est un bonheur à regarder et à lire aussi, ne changez rien ! et puis prenez bien soin de vous et continuez de nous faire rêver . Je vous embrasse
pieyre Diane
mon message vous a deja ete envoyé mais je peux me repeter .Je vous suis avec grand bonheur et admiration et vous suis tres reconnaisante du bonheur que vous nous donnez avec vos superbes photos et n’attendons que les prochaines élections
Pierre et Corinne
Bonjour Marion et Daniel,
Vos dernières photos font toujours remonter bien des souvenirs! Notre GPS indiquait 4979m à l’Abra del Acay le 26 septembre 2011, mais on ne va pas chipoter pour quelques mètres (d’autant que le panneau officiel indique 4859) et je vois surtout que nos véhicules sont bien adaptés à de tels voyages.
Bonne continuation
Pierre et Corinne
Erik
Bonjour,
Un petit coucou des 4 amis (2 hauts savoyards et 2 parisiens) qui ont fait connaissance avec vous à San Pedro il y a une dizaine de jours. En lisant votre blog, je m’aperçois que vous avez fait l’Uturuncu. Lorsqu’on s’est rencontrés on descendait à peine du Cerro Toco (bien plus modeste avec ses 5604 mètres). Dommage que nous n’ayons pas eu le temps de faire davantage connaissance car l’Uturuncu est aussi à notre programme pour le prochain séjour. Et j’ai aussi mille questions à vous soumettre à propos de votre véhicule car celui que nous projetons d’équiper pourrait bien ressembler au vôtre.
Blog super sympa, photos magnifiques…
Amicalement,
Erik
JANINE et DANIEL
Un petit coucou de la haute savoie , nous sommes toujours en admiration devant vos clichés , une vraie richesse!
merci pour ce partage , recevez par nos pensées, santé, bonheur
et bonne continuation .
Bisous à vous deux .
Janine, Daniel
SCHAER Dominique
Pas facile, la Ruta 40. Piégeuse même. Mais magnifique. Vos prises de vues continuent de nous enchanter. Les couleurs intenses et contrastées de la vallée Calchaquies, la densité impressionnante de la fourrure des lamas, l’étonnant sanctuaire de la Poma aux tons vifs sur le fond ocre de la montagne, le vert tendre, moussu et soyeux de la Yarita que l’on n’imagine pas être un arbre, les perroquets verts aux yeux ourlés de blanc qui vous ont cassé les oreilles toute la nuit, tout nous paraît exotique et lointain. C’est le domaine des grandes solitudes et vous savoir tous deux perdus dans cette immensité, loin de tout secours, parmi ces déserts montagneux certes envoûtants mais aussi hostiles, nous angoisse un peu. C’est sans compter sur votre solide santé, vos connaissances des lieux en montagnards avertis que vous êtes et grâce à vos lectures approfondies sur ces régions. Vous vous en êtes sortis, indemnes et enrichis de ces nouvelles découvertes.
Notre Daniel en cowboy des temps modernes à côté de son véhicule nous a bien plu. On a été frappés comme vous de la tristesse des villages de mineurs dans cet environnement difficile. S’imagine-t-on vivre là ? Et cette femme seule avec ses deux enfants et sa mère, perdus au milieu de nulle part…
Cela remet les pendules à l’heure.
On vous embrasse de notre terre lointaine où l’automme s’installe peu à peu avec ses jolies couleurs.
Josiane et Bruno
Bonjour Marion et Daniel
Encore de belles photos que nous regardons avec grand plaisir,et surtout nous admirons votre volonté ,votre courage et votre bonne santé! pour aller toujours plus haut !!
Grosses bises à vous deux
Josiane et Bruno
Philippe et Catherine
Vous étiez au tout au bout du bout de la ruta 40, la 66 des argentins? Paysages grandioses qui vous étreignent! Beauté fantastique des paysages, couleurs et lumiére incomparables, mais aussi tristesse poignante des villages de mineurs. Quel contraste!
Disfrutan tanbien du nord chili, geysers, déserts, on attend vos photos…
Jocelyne
Toujours autant de plaisir à voyager avec vos yeux, j’aurais adoré partager un thé dans votre salle à manger toute blanche de sel et maintenant ces couleurs si rejouissantes et pleines d’energie, vive les grands espaces, pensées vagabondes…
Sanfroise
On ne vous quitte pas, c’est super! A l’époque on n’avait pas pu aller ds les Vallées Calchaquies (pas de bus sans doute mauvaise saison) Fait bon avoir votre genre de véhicule… et un habile mécanicien à bord!
Partons le 3 novembre au Guatemala.. Donc vos « témoins » se portent bien malgré l’anniv de Michel tout frais : 84 ans ! Le mien en décembre : 81 !! ça m’emballe pas.
Tendresse à ts les 2 M. et F.
Marion et Daniel
Bonjour Sanfroise et Michel,
Votre message nous fait très plaisir et nous prouve que nous avons bien fait de vous choisir comme Témoins. C’est encourageant pour nous… Notre véhicule est prévu pour un million de km. Arriverons-nous à l’épuiser ?
Bises et bon voyage
Marion et Daniel
Anne Marie Fessieux
Bravo pour ces belles photos et ces reportages intéressants.
J’envie votre audace…. prenez bien soin de vous
Béatrice B.
Rhoooooo… comme c’est beau! Ces couleurs orangées sont étonnantes !
Pas de problème avec une telle altitude? Continuez à nous enchanter avec votre périple : Nous attendons tous la suite. Merci de nous faire partager les terres que vous visitez : quel bonheur de vous lire++.Portez vous bien !
Marion et Daniel
Bonjour Béatrice,
Pas de problème avec l’altitude. Nous avons fait des paliers pour nous habituer. Nous sommes restés cinq semaines sur l’Altiplano bolivien entre 3600 et 4600 m. Nous avons même fait l’ascension du volcan Uturuncu. Un 4X4 nous amène à 5500 m, il nous reste à grimper jusqu’à 6020 m. Ce que nous avons fait haut la main, puisque nous avons mis une heure trois-quart pour atteindre ce sommet avec les félicitations de notre guide, Macario. La plupart des gens mettent deux à trois heures. Nous consommons le matin, du thé aux feuilles de coca avec deux autres plantes locales : la pupusa et la chachacoma. Durant l’ascension nous mastiquions des feuilles de coca que nous changions toutes les 45 minutes comme notre guide nous le recommandait, mais en bien moins grande quantité que lui !
Merci pour les commentaires et donne le bonjour à toute la SGP
diane Pieyre
Nous sommes en admiration devant ces paysages si rudes et si colorées que vous nous permettez de voir ce qui est un vrai bonheur mais nous sommes aussi en tres grande admiration devant votre temerité votre tenacite et votre esprit entrepreneur qui semble ne reculer devant aucune difficulté. Encore une fois voir ces merveilleux paysages que vous faites partager c’est un vrai grand bonheur . Je souhaite de tout mon coeur que vous puissiez poursuivre votre chemin tout aussi heureusement .Diane ♀️♀️♀️♀️♀️
Richard
J’ai toujours un grand plaisir à découvrir vos aventures sud-américaines que je partage sur ma page facebook. Vos images sont fantastiques.
Il y a deux ans j’ai fait un voyage organisé au Pérou avec escapade à La Paz. J’en ai ramené une belle série de portraits d’Indiens:
http://www.aphroditephoto.net/imagevue.php#/content/05%20Portraits/13%20Peru/000%20Peruvian%20portraits%20Title.jpg
Et ma mascotte était aussi du voyage:
http://www.aphroditephoto.net/imagevue.php#/content/04%20Reportages/01%20Aventures%20de%20Lapinou/04%20Lapinou%20a%20la%20decouverte%20du%20Machu%20Picchu/01%20Lapinou%20va%20aller%20a%20la%20decouverte%20de%20Machu%20Picchu-border.jpg
Bonne route
Amitiés.
Richard