Maroc 2014

Chefchaouen, la bleue

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Chefchaouen depuis le chemin que nous empruntons du camping pour descendre à la médinaPhoto : Daniel

Départ pour la Maroc dimanche 26 janvier 2014. Dès le franchissement de la porte de la gare maritime de Sète, nous sommes déjà au Maroc. Pourtant, nous arrivons quatre heures et demie avant l’heure du départ et le parking est déjà plein de voitures et de fourgons avec des galeries où s’entassent, matelas, réfrigérateurs, vélos d’enfant, enroulés dans des couvertures ou des plastiques, sur plus de 80 cm de haut. Entre les voitures un marocain déroule son tapis et prie.

Véhicules en partance pour le Maroc - Gare maritime de Sète
Véhicules en partance pour le Maroc – Gare maritime de SètePhoto : Daniel

Marion part au guichet pour valider le billet : au moins 200 hommes étaient là à faire la queue. Il faut dire que notre escale de Nador a été supprimée pour cause de mauvais temps. La compagnie n’a pas de remorqueur à Nador pour prendre en charge le bateau. Nous arriverons à Tanger et serons gratifiés d’un billet de 50 € en dédommagement, après trois heures debout dans la file d’attende (heureusement Daniel a pris le relai de Marion). Nous apprendrons de Marocains, que cela n’est qu’un prétexte, et que l’escale de Nador est systématiquement supprimée quand il n’y a pas assez de voyageurs débarquant dans ce port, pour que ce soit rentable pour la compagnie italienne Grandi Navi Veloci. Il leur revient moins cher de donner 50 € par voiture et d’affréter une navette pour les passagers sans véhicule. Effectivement la mer est calme à notre arrivée à Tanger. Ce changement de cap nous arrange bien car nous avions décidé d’aller à Chefchaouen, et cela nous rapproche considérablement. Nous partons avec une heure de retard, nous avons l’explication en se penchant sur le quai : nous attendions un retardataire, marocain, à la vue du véhicule.

Dernier passager attendu !
Dernier passager attendu !Photo : Marion

Nous naviguerons sur un ferry de 9 étages pouvant embarquer 2500 personnes, de 188 m de long et 27 m de large. La traversée durera 35 heures. Après le départ, nous sommes convoqués dans le « Salon Royal » qui n’a de royal que le nom, pour le contrôle de police. A minuit trente nous rejoignons notre cabine avec nos visas et nos papiers d’importation temporaire du véhicule. Toujours très peu de femmes marocaines dans la file d’attente. Nous les verrons le lendemain au petit déjeuner au « Piano Bar Amadeus», nom bien pompeux ! Nous débarquons à Tanger Med à une cinquantaine de kilomètres à l’Est de Tanger près de Ceuta. Nous croisons beaucoup autostoppeurs noirs, sur le bord de la route : candidats à l’émigration ?

Après une centaine de kilomètres, nous arrivons à notre première étape, Chefchaouen, où nous aimerons déambuler dans les ruelles de la médina pavée de galets.

Marion se fait plaisir avec tout ce bleu qu'elle met depuis 30 ans dans notre maison (le même !)
Marion se fait plaisir avec tout ce bleu qu’elle met depuis 30 ans dans notre maison (le même !)Photo : Marion

Maisons peintes à la chaux bleue et blanche, toits de tuiles rouges, places animées dégagent un charme puissant. L’atmosphère est détendue. Beaucoup de boutiques dans la médina offrent des burnous tissés sur place.

Des burnous, des burnous, des burnous....
Des burnous, des burnous, des burnous….Photo : Marion

L’authenticité ici demeure. Contraste de couleurs saisissant.

Ruelle de la medina de Chefchaoun
Ruelle de la medina de ChefchaounPhoto : Marion

Nous sommes comblés par ces opportunités photographiques dont nous rêvions depuis quelques temps par blogs interposés. Chefchaouen est aussi appelée Chaouen qui signifie « sommets Â» en référence aux montagnes du Rif qui l’encerclent.

Chefchaouen vue de la tour de la Casbah
Chefchaouen vue de la tour de la CasbahPhoto : Marion

Chefchaouen fondée en 1471, prit son essor à l’arrivée des réfugiés musulmans et juifs qui ont fui Grenade lors des persécutions de 1494. Ils bâtirent des maisons blanchies à la chaux qui donnent au bourg une allure espagnole. Nous entendons d’ailleurs, davantage parler espagnol que français. Mais ce n’est que dans les années 1930 que la population juive introduit cette couleur bleue si typique de Chefchaouen en remplacement de la couleur verte des fenêtres et des portes, couleur traditionnelle de l’Islam. Ce bleu lumineux crée une atmosphère propre et fraîche. Elle rappelle la couleur des glaciers ! Parfois ce bleu est si intense qu’il nous rappelle le bleu Majorelle.

Encore du bleu !
Encore du bleu !Photo : Daniel

C’est ici que fut créée la djellaba, ce vêtement long et ample porté par les hommes et les femmes d’Afrique du Nord.

Le jeudi les paysans descendent de la montagne vendre leur production. Les légumes sont énormes : pommes de terre, fèves, petits pois, choux-fleurs, courgettes, mandarines… et quelques poissons. « Ils ne les descendent pas de la montagne » dixit Daniel !

Souk du jeudi
Souk du jeudi à ChefchaouenPhoto : Marion
 Plaza Uta el-Hammam de Chefchaouen
Plaza Uta el-Hammam de ChefchaouenPhoto : Marion

La Plaza Uta el-Hammam est bordée de cafés et de restaurants où se prélassent des hommes en burnous.

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La Grande mosquée Tarik-Ben-Ziad, construite au XV éme, dresse son minaret octogonal, inspiré de celui de la Torre de Oro à SévillePhoto : Marion

Ce mélange d’architecture andalouse se retrouve dans la casbah et ses jardins, que nous avons visités. Ses murailles et ses onze tours crénelées, dont une servait de donjon, abritent un musée ethnographique. Malheueursement, il n’y pas d’éclairage pour lire les informations en arabe et en espagnol. Les installations électriques, à la marocaine, avaient cramé. Daniel s’est mis aussi à la méthode marocaine de réparation en tout genre. A la sortie de la casbah, l’objectif de Marion s’est décroché du boîtier, chutant dans un bruit fracassant sur les pavés de la fameuse Plaza Uta el-Hammam. Nous constatons avec horreur qu’il n’est plus possible de remettre l’objectif : la baïonnette est tordue. Finie la visite de la médina… Retour au véhicule. Daniel tente de démonter la baïonnette pour la détordre, mais en vain. Appel au SAV de Canon de  Lyon qui accepte de nous révéler la marche à suivre pour démonter cette bague en nous avertissant des risques que nous prenions. Dans l’impossibilité de détordre correctement la bague, nous prélevons celle d’un ancien objectif que nous avions emmené au cas ou… Et bingo, ça MARCHE !

Azalaï : "ICI ON REPARE TOUT"
Azalaï : « ICI ON REPARE TOUT »Photo : Marion

Marion pourra continuer à vous envoyer des photos … Demain nous partons pour Fès.

  1. Blog Voyage Way

    Très belles photos.
    La médina de Chefchaouen est un régal. Un régal pour les photographes car on peut prendre de superbes clichés à tous les coins de rue tant la médina est belle.
    C’est aussi un régal car même si la ville est plutôt touristique, il n’y a pas les classiques rabatteurs que l’on peut trouver dans d’autres médina du Maroc notamment à Marrakech.

    Bref, une médina à visiter sans hésiter!

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  2. Jocelyne

    Depuis le film « la vie d’Adèle » on sait que le bleu et une couleur chaude…moi non plus je ne me lasse pas de ces bleus intenses alors merci de m’offrir ce voyage par regard interposé ici on est plutôt dans le rose avec la Saint Valentin
    bon pied, bon oeil , je suis avec vous et vous embrasse

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  3. BB

    Rhooo..de bleu de bleu que c’est beau ce bleu…et vous voilà répartis pour de nouvelles aventures :)…je vous les souhaite des + agréables! En attendant avec impatience la suite du blog , je vous envoie plein de bises.BB
    PS Marion: quelle chance tu as d’avoir un réparateur d’objectif à tes côtés!!!prudence, prudence !

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