Casapueblo, construction exubérante étincelante de blancheur, domine de ses neuf étages le Punta Ballena à une quinzaine de km de Punta del Este. L’artiste Uruguayen Carlos Páez Vilaró l’a construite de ses propres mains, aidé par des pêcheurs et des amis. L’édification de cette « maison-village » s’est poursuivie pendant quarante ans au fil de son inspiration, tout en ligne courbe. Il s’inspira des nids de boue d’un oiseau indigène, le Fournier, pour bâtir cette maison-atelier.
« je l’ai construite comme s’il s’agissait d’une sculpture habitable, livré à l’enthousiasme. Quand la municipalité m’en a demandé récemment les plans, que je n’avais pas, un ami architecte a dû passer un mois à étudier la façon de la déchiffrer »
Artiste autodidacte, voyageur infatigable, très prolifique, il a créé plusieurs milliers d’oeuvres en tant que peintre, sculpteur, céramiste, musicien, scénariste et cinéaste. Il peindra jusqu’à la fin de ses jours et mourut à 90 ans à Casapueblo. Il a exposé dans le monde entier, à Paris, à New York jusqu’en Chine et fut l’ami de grands noms des Arts comme Pablo Picasso et Salvador Dali auxquels une salle du musée leur est consacrée. Son art a été profondément inspiré par l’Afrique où il a vécu. Dans ses peintures il glorifie la musique, peint des scènes de « candombe », musique et danse amenées par les esclaves africains sur le continent Sud Américain. Il a écrit de nombreuses partitions de « candombe ».

Enregistrement d’une répétition de candombe d’un orchestre féminin de tambours de Montevideo. Elles se réunissent 2 fois par semaine dans la rue de 19h à 21h pour se préparer au carnaval de février.
La terre, les animaux, la nature et surtout la Femme seront une grande source d’inspiration et il aura laissé sa trace dans de multiples endroits en peignant des fresques murales dans le monde entier.
« Je vois le prestige en gris bleu, l’aristocratie en violet, la pauvreté en ocre pâle, la stridence dans la couleur du feu, la nostalgie en bleu colonial. Je vois dans le blanc l’anxiété d’être couleur, dans le noir l’obscurité. Dans le jaune le hurlement, dans le rose les prémices de l’amour, dans le vert la vie. » Carlos Páez Vilaró
Dans cette maison Carlos Páez Vilaró rend hommage à ses amis, chaque recoin porte le nom de l’un d’entre eux.
Casapueblo est ouverte tous les jours de l’année. Malheureusement, seules cinq salles sont ouvertes au public. Chaque soir « la Cérémonie du Soleil » se déroule sur les terrasses. Au moment où le soleil plonge dans le Rio de la Plata, retentit le voix de Carlos Paez Vilaro déclamant un de ses poèmes.
Video de Damian Rivarola
« Hommage à la Femme
Si Casapueblo est un hommage au Soleil
C’est aussi une offrande à la Femme.
A tout l’univers de la Femme.
Je pense à la femme ouvrière, à la femme maîtresse
A celle courbée sous le soleil qui lave le linge dans la rivière
A celle qui porte son enfant sur le dos
Pendant qu’elle transporte un panier de fruits sur sa tête.
Celle qui affronte nue la crête de la vague
Celle qui sophistiquée décore le salon de sa beauté de paon.
Elle a été le meilleur stimulant
Dans toutes les batailles que j’ai dues livrer
Ou entreprises auxquelles je me suis attaqué.
Je pense toujours que sans la Femme il n ‘y aurait pas de création.
C’est la base de tout nos projets
Et de tout ce que nous faisons.
Pour Elle nous sommes capable de bâtir une maison
D’entreprendre une aventure, de peindre, de composer, d’écrire
Ou de faire la révolution.
C’est la raison de nos motivations
La sauce qui assaisonne avec sa beauté notre vie. »
Carlos Páez Vilaró
Pacteau Yves
Passionnant comme d’habitude ce reportage dans un lieu que nous ignorions totalement.
Continuer de nous faire rêver d’art et de voyage …
Yaxiao
Superbes photos! C’est Vraiment un endroit exceptionnel.
Un gout d’art et d’architecture spécial. Assez irrégulier mais bien logique…
Merci!
CHRISTIANE
Merci de nous faire voyager de façon intelligente, de partager vos belles découvertes avec vos photos.
Je me réjouis de connaître la suite de votre périple.
Bonne suite !
nelly
merci pour ce joli cours d’histoire de l’art ! à mi-chemin entre Gaudi et le facteur cheval ! continuez bien votre périple et régalez-vous ! ici, c’est la rentrée ….