La tannerie de Chouara de Fès est la deuxième plus grande tannerie au monde, après celle d’Inde. Le cuir marocain, en particulier celui de Fès, est considéré comme l’un des plus beaux au monde. Les techniques de tannage n’ont guère changé depuis des siècles, et les maroquiniers que nous visitons affirment n’utiliser que des teintures naturelles. Les cinquante autres tanneries de Fès utiliseraient des teintures chimiques qui polluent considérablement les cours d’eau. Le souk des tanneurs de Chouara, est cantonné en périphérie de la médina, en raison de la très forte odeur liée aux émanations produites par le travail des peaux. On nous propose une branche de menthe pour épargner nos narines, mais comme l’atmosphère est très fraiche ce matin nous ne sommes nullement incommodés.
La plupart des maroquiniers situés dans le quartier des tanneurs disposent d’une terrasse permettant d’observer les puits en briques de terre séchée et tapissés de faïence où sont réalisés le tannage et la teinture des peaux.
Pour satisfaire notre boulimie photographique nous ferons trois terrasses sur deux jours de visite de la médina. Nous sommes transportés au moyen âge.
Les peaux, portées à dos d’âne dans ce souk, sont tout d’abord plongées quelques jours dans des cuves remplies d’urine de vache, de fiente de pigeon mélangées à de la cendre pour les nettoyer. Nous comprenons l’origine des odeurs si caractéristiques de ce quartier.
Les peaux sont ensuite rincées et assouplies pendant une journée au moyen d’un immense tambour en bois dans lequel on les fait tourner. Elles sont enfin transférées dans les bacs de teinture où les artisans les foulent avec les pieds. Les peaux restent 3 semaines dans les cuves, afin que la couleur pénètre le coeur du cuir. Quatre sortes de peaux sont utilisées pour confectionner des cuirs de différente qualité. La peau de dromadaire est la meilleure marché, puis vient celle de vache. Les peaux de chèvre et de mouton produisent les cuirs les plus précieux. On nous dit que les produits naturels sont exclusivement utilisés pour la teinture : le coquelicot pour la teinture rouge, la menthe pour le vert, l’indigo pour le bleu, le khôl pour le noir, le henné pour l’orange. Le jaune, à base de safran ne se fait pas dans les cuves, mais est appliqué à la main sur des terrasses.
Mais parfois, ces produits traditionnels sont mélangés à des produits chimiques, polluants et toxiques tel que le chrome. En décembre 2012, les ouvriers de la tannerie lançaient un SOS :
« Malgré ses douze siècles d’existence et son indéniable attrait touristique, les centaines d’ouvriers qui la font vivre l’assurent : la tannerie traditionnelle de Fès (centre du Maroc), plombée par la crise ou encore la concurrence d’usines modernes, est aujourd’hui en sursis… Faute d’entretien, les murs et les bassins vont s’effondrer, les ouvriers sont sous-payés, ils n’ont pas de couverture médicale, pas de retraite et pas d’indemnité en cas de maladie… Les tanneurs sont aussi victimes de maladies chroniques du fait des produits chimiques (chaux, extraits d’écorces de mimosas, colorants) qu’ils manipulent en grande quantité lors de la préparation des peaux. » (Jeune Afrique)
MARVILLE michel
voila je suis un fabriquant d’article en cuir sur le territoire Français plu précisément en MARTINIQUE
je cherche du cuir pour fabriquer des sandales des sacs petites maroquinerie etc.
avez vous un catalogue
mon adresse est la suivante
ETS MARVILLE
RUE BANIDOL
97240 LE FRANCOIS
MARTINIQUE
Patrice
Comme d’habitude de belles photos même si le sujet est classique. Mais c’est vrai qu’on ne peut pas passer à Fès sans voir le souk des tanneurs.