Depuis que nos enfants nous ont offert le magnifique livre « Dunes » de Francis Tack et Paul Robin, nous rêvions de marcher dans ces étendues de sables infinies dorées, rouges. En 2006, nous avons commencé notre immersion dans les sables blonds du Sahara par une randonnée chamelière de 8 jours à travers le Tassili N’ajjer. Nous dormions, lovés dans le sable, sous les étoiles, sans toile de tente pour profiter du spectacle de la voie lactée, malgré les températures nocturnes parfois négatives de décembre.
Notre quête du désert ne nous a plus quitté. Nous aspirons à retrouver cette sensation d’immensité où le temps s’arrête. Minutes interminables de silence, instants magiques où nous nous sentons grain de sable sur notre belle planète.
Eté 2008, nous poursuivons notre découverte des déserts en Namibie. Avec sa centaine de millions d’années, le Namib est le plus vieux désert du monde. Il s’étend le long de l’Océan Atlantique sur 1300 kilomètres des rives du Kunene, frontière avec l’Angola au nord à celles de l’Orange au sud, frontière avec l’Afrique du Sud. Les plus grands massifs dunaires se situent entre la rivière Kuiseb et les reliefs du Naukluft. (Dépliez la carte en haut à gauche)
Alors que les dunes côtières sont blondes, celles de l’intérieur offrent une palette de couleurs qui va de l’ocre rosé à l’ocre roux selon la lumière.
Les grains de sable, accumulés au cours des millénaires ont été poussés par des vents violents sur d’immenses distances depuis le kalahari. Ils proviendraient d’ancienne érosion de grès.
Mi-janvier 2021, nous voilà de retour en Namibie. A peine franchie la frontière du Botswana, nous apprenons que les fleuves de la Namibie connaissent d’énormes crues, les plus importants depuis les années 1990.
Deux cours d’eau éphémères, les rivières Tsondab et Tsauchab, coulent dans la mer de sable du Namib. Au XIX ème siècle ils atteignaient l’Atlantique. Bien que le pan de Sossusvlei ait été façonné au fil du temps par la rivière Tsauchab, l’inondation réelle du pan est aujourd’hui extrêmement rare. En effet, les deux rivières n’atteignent leurs terminaisons respectives que très occasionnellement.
En 2018, les inondations se sont arrêtées à environ 5 km de Sossusvlei. Et il y a plus de 12 ans que ce phénomène ne s’est pas reproduit. Ce sera notre première destination pour ce nouveau voyage en Namibie, avec l’espoir que la Tsauchab coule toujours au pied des dunes et que nous puissions capturer leur reflet.
Un ciel sombre, sombre nous accompagne dans notre quête. C’est une Namibie nimbée de verdure qui nous accueille.
Après des pluies torrentielles nous passons une nuit au col de Spreetshoogte sur la D1275 devant un paysage spectaculaire au ciel tourmenté.
La Namibie est le pays le plus sec d’Afrique au sud du Sahara. Elle dépend largement des eaux souterraines dans de nombreuses régions, pour la faune et la population. Ces nappes phréatiques constituent un « trésor caché », naturellement protégé contre l’évaporation. Grâce à ces grosses pluies peu fréquentes, l’eau souterraine est stockée dans les espaces poreux entre les roches.
Les systèmes d’évacuation des eaux pluviales ne sont pas adaptés pour supporter de fortes pluies dans cette région typiquement sèche. Les crues soudaines de ces rivières éphémères provoquent des dégâts sur le pistes…
Ces fortes précipitations, sont une bénédiction pour les agriculteurs de la région, après 7 années de sécheresse qui ont décimé les troupeaux. En effet la moitié de la population namibienne dépend de l’agriculture de subsistance. Cette année la plupart des barrages se sont remplis à ras bord, ce qui marque la fin de la sécheresse paralysante qu’a connue la Namibie ces dernières années.
« Lorsque les premières averses ont touché le désert, nous savions que c’était un moment colossal pour notre environnement desséché. Il n’a donc pas été surprenant que les clients et le personnel se soient précipités pour danser sous la pluie. Notre paysage désertique a véritablement pris vie à ce moment-là , et les pluies ont duré environ une semaine et demie, créant une expérience éternelle pour ceux d’entre nous qui ont eu la joie d’être là . Non seulement nos dunes ont scintillé sous la pluie, mais le Sesriem Canyon lui-même s’est rempli d’eau et est devenu la meilleure piscine du monde pour le personnel et les visiteurs – surtout pour se rafraîchir dans la chaleur du désert. » Colleen Kern, directrice générale de l’hôtel Little Kulala de Sossusvlei
Après plusieurs jours de pluie à Sossusvlei, le paysage a changé de couleur, passant du rouge au vert. Le désert du Namib fleurit et les animaux adaptés à l’aridité profitent de cette merveille.
A notre arrivée la rivière coule toujours au pied des dunes et sur la route.
Paysages aquatiques magiques, instant rare.
C’est une chance extraordinaire de pouvoir profiter de cet évènement. Il y a très peu de touristes en cette période particulière. Sossusvlei est sous les eaux et c’est un lac qui nous accueille à la fin de la route. Il faudra attendre quelques jours pour que la piste de sable ait bu cette manne tombée du ciel et que nous puissions passer en toute sécurité. Un véhicule est resté coincé par la crue. Un ranger du parc venu à son secours a chu dans un trou. Nous le voyons arrivé vers la route le pare-brise cassé et son passager blessé. A la suite de cet incident, l’accès est interdit.
Recherche jubilatoire de motifs sculptés par l’argile drainée par les eaux de la Tsauchab. Nous sommes revenus deux mois plus tard et tous ces motifs avaient disparus…
La rivière Tsauchab a traversé le désert pendant environ 2 semaines, remplissant la plupart des cuvettes entre les dunes, seul Deadvlei est resté sec. Début avril, à notre second passage, le lac de Sossusvlei ne s’était pas asséché.
Deadvlei, cuvette interdunaire salée et asséchée, littéralement « le marais mort » offre un décor incroyable de contraste : l’ocre le plus vif des dunes sous un ciel bleu outremer entoure une cuvette d’argile vibrante de blancheur où dansent les noirs squelettes d’acacias multi-centenaires. Il y a 900 ans coulait une rivière. A la faveur d’inondations un marais se forme et des acacias du désert y prennent racine. Mais au fil des ans les dunes se resserrent et bloquent l’arrivée d’eau. Commence alors une longue agonie. Sous l’ardent soleil, les acacias se dessèchent et prennent cet aspect d’ombre chinoise où l’on peut voir des scènes fantastiques : K géant en pleine course, une sorcière volant sur son balai… C’est l’un des endroits le plus photogénique de Namibie dont nous avions beaucoup rêvé lors de la préparation de notre premier voyage de 2008. Nous y consacrerons moins de temps cette fois-ci. Nous espérions un ciel parsemé de nuages pour faire des images différentes à celles de 2008.
Sossusvlei est un terrain d’aventure merveilleux, d’une douceur incroyable. La lumière vibre, le sable soyeux scintille et coule à votre passage sur les dunes.
« A chaque pas s’effondrent des langues fluides qui dégringolent en petites avalanches. En glissant, les nappes de sable crissent à la surface du sable resté stable, provoquant un chuintement qui, lentement se transforme en vibration…» Sylvain Tesson
La fluidité de ces paysages nous plonge dans une douce méditation…
MARCELLY MICHELE
Magnifique!!!!!!
Merci à tous les deux et bonne continuation
Luc
Absolument superbe vos photos sont exceptionnelles, bravo!
Bises
Luc
anne-marie
superbe, mais je m’attendais à des photos de Castellfollit de la Roca en Espagne…
MJ Haute Savoie
Toujours aussi magnifiques vos photos. Les couleurs sont extraordinaires ! Merci
PATRICE ARLUISON
Quelle chance d’avoir profité de ces conditions météo exceptionnelles. Et comme à votre habitude,de très belles images.
Chevrier
très joli photo.bon voyage.
Catherine
Bravo pour ce beau voyage que vous nous faites profiter. Devant cette beauté austère on doit rester sans voix. Un grand merci. Ces acacias qui résistent à ce climat doivent traverser des périodes de grandes sécheresses.
Muriel
superbe ! Merci